mercredi 20 avril 2011

Monotone quotidien


Je me lève chaque matin en pensant à ma journée à venir : la Vénus de Milo, le Radeau de la Méduse, les momies égyptiennes... et l'inévitable Joconde. Je connais tout par cœur, quel ennui ! Aujourd'hui, je m'occupe d'un groupe d'italiens, ça me changera des japonais ! J'arrive au musée et ils m'attendent déjà. Que peut-il arriver ? C'est exactement la 787ème fois que je présente le fameux tableau de Léonard de Vinci et sa Mona Lisa : son sourire, son mystère, et blablabla... Pourquoi viennent-ils d'Italie jusqu'à Paris pour voir cette Joconde alors qu'elle est en image sur toutes leurs casquettes et leurs pots de moutarde... ?
Alors que je commence mon boniement, le visage d'une jeune fille innocente, à l'air rêveur, m'interpelle. Elle m'est particulièrement familière... Je poursuis mon discours, explique l'histoire de Mona Lisa, raconte sa vie à Torino... quand j'aperçois les inscriptions du médaillon de la jeune fille de l'assemblée. A ce moment-là, tout devient clair. J'arrête mon monologue, m'approche d'elle. Mais oui ! C'est bien cela ! Il est bien écrit "Torino" sur son pendentif ! Et elle qui ressemble tellement à... la Joconde, c'est sûr ! Elle est son portrait craché, avec la même coiffure. Quelle exaltation ! Ce n'est plus un jour comme les autres ! Je ne peux m'empêcher de lui demander, radieux, si elle serait la descendante de Mona Lisa.

"Maaaiis non ! C'est écrit "Tatooine" sur mon collier, vous êtes vraiment un inculte de la vie, c'est une planète dans Star Wars, j'suis une méga-fan !"


[ texte écrit en groupe à partir d'un lieu, d'un personnage, d'une époque, d'un objet et d'un sentiment tirés au sort ]

samedi 16 avril 2011

Apocalypse

5 janvier 3 160 5:30

Moi, Jim Raynor, enfermé dans cette sinistre cave calfeutrée depuis maintenant 11 heures, j'attends avec impatience le départ de la fusée qui nous amènera sur Titan, nouvel espoir de l'humanité. On nous a déjà briefés sur la démarche à suivre pour sortir d'ici, mettre les masques à oxygène, essentiels pour notre survie à l'extérieur... Les autres dorment encore, mais moi j'en peux plus d'attendre.

5 janvier 3 160 17:06

Nous nous sommes enfin installés dans notre navette, parés au voyage. Des câbles de transfusion sont enfoncés dans mon dos, ils me gênent un peu. Le décollage est prévu pour dans quelques heures. On me demande de ranger mon carnet car les gaz soporifiques vont bientôt être pulvérisés.

28 mars 3 211 22:13

On m'a installé hier, à notre arrivée, dans un bâtiment de l'écosphère C. Ce voyage a duré si longtemps, et pourtant je ne me souviens de rien de ces longues années. Je n'ai même pas vieilli. Ici, ils ont reconstitué le paysage de la Terre, avant la fin. Je ne l'ai pas connue, ma planète natale en bonne santé, et je n'imaginais autant de beauté, de verdure. J'espère que ma nouvelle vie ici, une vraie vie où l'espoir demeure, me plaira.
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Je sors de mes rêveries. Je reprend le contrôle de mon avatar, un Tauren druide. Il se remet en mouvement et je poursuis ma partie. Oui, nous sommes aujourd'hui le 4 avril 2 011, et tout va à peu près bien sur Terre... pour l'instant.

[ texte écrit en groupe à partir d'un lieu, d'un personnage et d'une époque tirés au sort ]

lundi 28 mars 2011

Guild wars 2



Je cours, je m’essouffle dans cette prairie d’herbes bleues. Mes poings serrés se balancent de chaque côté de mon corps, ma peau est d’une étrange couleur violette. Je tourne la tête et m’aperçois qu’une gigantesque foule d’elfes mauves court à mes côtés, tous munis d’armes aussi étranges les unes que les autres. Leurs armures légères étincellent sous les rayons du soleil. Etonnée, je les observe, quand tout à coup un mugissement fait vibrer mes tympans. Droit devant moi, un gigantesque troll déboule et écrase les orcs qui foncent derrière lui, dans ma direction. Ces crocs énormes transpercent la poitrine de mes semblables, et le choc des deux armées éclate. Un orc me frappe avec une masse, mais rapide comme l’éclair, je l’évite et lui donne le coup de grâce avec une hache. Puis d’un coup, un froid glacial m’envahit, la neige et la glace remplacent les herbes bleues. A la place de l’orc tranché, un loup-garou mort est étalé dans la neige écarlate. Ma peau est redevenue beige, mais des sabots remplacent mes pieds, un warg plonge sur moi et me mord le bras, je cris de douleur mais de l’eau envahit ma bouche. Je regarde autour de moi et remarque effrayée que la moitié de mon corps à été substituée par une queue de poisson, mon bras me fait toujours souffrir dans l’eau salée qui m’entoure, affolée je crie : Arrêtez ! Avant de me rendre compte que j’étais devant mon ordinateur, entrain de jouer à guild wars 2.

samedi 26 mars 2011

Les gens.

On s'est assis sur un banc, un petit banc d'un abribus. Et là, en attendant, sans rien attendre en particulier, juste en attendant que le temps passe, on a regardé les gens. Ceux qui passent, avec un but ou non, il y en a beaucoup dans la rue, qui passent devant l'abribus. C'est fou tout ce qu'on peut comprendre, apprendre et deviner, en observant les gens. Chacun son style vestimentaire, chacun sa démarche. On essaie de deviner, juste pour s'amuser, ce que pensent les gens. Où ils vont et pourquoi. Ça demande un peu d'imagination, on cherche les détails. Il y a cette femme d'affaire pressée, avec une tache sur sa jupe. Est-ce qu'elle a renversé son café ce matin en découvrant la Une de son magazine people préféré ? Il y a cette petite fille qui suit son père d'un pas traînant, son cartable à la main. Est-ce qu'elle a peur des remarques de ses camarades d'école quand ils verront ses nouvelles chaussures roses qu'elle n'aime pas mais que sa mère l'a forcée à acheter ? Il y a aussi ce grand homme aux cheveux longs et très musclé, avec son chien à l'air affamé, qui fait peur à tout le monde. Est-ce que petit on lui a trop repproché de jouer à la poupée et il en a été traumatisé ? On aimerait savoir, connaître la suite de la conversation téléphonique qu'on a surprise entre cette fille et sa meilleure amie. On voudrait retenir tous ces gens, les espionner et les interroger. Mais les gens passent et s'en vont.

vendredi 25 mars 2011

Carnaval


Dans la ville immergée, une fête qui se perpétue depuis des siècles, évoluant au fil du temps, une fête mystérieuse et haute en couleurs; attire tous les ans , de nombreux étrangers innocents. Les gondoles fleuries les accueillent et les ensorcèlent sur le mouvement et le clapotis de l'eau. Elles vous conduisent vers une grande place ou tout le monde est rassemblé. Des créatures inconnues vous tendent la main et sans un mot vous emmènent dans la danse.Recouvertes d'habbits bouffants et harmonieux, de la couleur chaude des flammes, au profond vert des abysses, elles vous regardent dans deux ouvertures en forme d'amande noire, ou l'on distingue des yeux mystérieux. Les feux d'artifices luminescents éclatent au dessus de la foule, pendant que les hommes masqués vous font valser dans cette atmosphère de fête. Etrangement, ces visages sans émotions, ses lèvres mouettes vous emplient de joie.

dimanche 6 février 2011

Poursuite sous la lune


La forêt devenait de plus en plus sombre, quelques vestiges de pierres parsemaient furtivement le sol terreux, recouverts par la nature, qui s’engouffraient dans les longues fissures des briques cassées. Le paysage défilait à toute allure car elle, elle courait. Je la suivais de loin, mettant toutes mes forces en jeu pour la rattraper. La lune éclairait délicatement les feuilles mortes de cette froide nuit d’automne. Sa belle chevelure d’or miroitait d’argent projeté par l’astre des Lycans, tel des vagues d’eau pur.

J’entendais sa voix murmurer ; elle pleurait. Ses larmes dévalaient sur ses joues, puis s’évaporaient dans les bois, dans un dernier éclat cristallin. L’ombre agressive des arbres grandissait pour se métamorphoser en monstres noirs survolant silencieusement les lieux. Cerné par ses créatures, l’angoisse entoura ma gorge de ses longues mains acérées. Inquiété, je courais toujours et remarquais qu’elle était inaccessible. Ses pas faisaient craquer les fines brindilles sèches qui jonchaient le sol. Etrangement, ma course n’émettait aucun son. Son souffle existait par le rythme de la douce buée qui disparaissait dans le ciel étoilé. Moi, je n’avais pas froid. Alors que sa peau blanche frémissait, la fatigue n’atteignait pas mon corps, alors qu’elle, elle trébuchait de fatigue et haletait d’épuisement. La distance qui nous séparait s’était raccourcie, ce qui me donnait de l’espoir, redoublant d’effort, il ne restait que 10 mètres, 5m, 2… j’y étais presque. Puis d’un coup, elle s’arrêtât net. Surpris, je fis de même. À ce moment précis le souvenir de notre première rencontre resurgit.

Ce jour là, il pleuvait. L’air était trouble et embrumé. Elle était repliée sur elle-même, frissonnante et apeurée, dans un coin de rue sale. Je lui avais proposé mon aide en lui mettant la main dans les cheveux, elle se retourna et me transperça le cœur de ses sublimes yeux bleus nuancé d’or. Et c’est à ce moment précis que notre histoire commença. Le souvenir de ses baisers, de ses caresses, de cette chaleur qu’elle me procurait…

Ses pleurs me ramenèrent au moment présent… désespérée, elle était recroquevillée comme au premier jour. Je tendis ma main vers elle, et puis je l’entendis murmurer mon nom, ce qui me paralysa. Sa tristesse me fendait le cœur. Je ne comprenais pas tout, mais elle parlait de moi, me suppliait de revenir ! Pour la réconforter, je posai ma main sur ses cheveux, mais… mes doigts la traversèrent. Ils se dissipèrent sur la matière solide de son visage. Ils s’effacèrent d’une lueur mate, bleutée. Apeuré, intrigué, j’approchais ma main pour mieux la distinguer et elle se reconstitua.

Un flash back surgit dans ma tête ! Il me donnait le tournis, les mains sur les tempes, je revivais l’accident. Le vacarme des taules fendus, le grésillement électrique, le grincement du fer sur le béton gelé et puis… le noir complet. C’était la scène de mon dernier souffle, celle de ma mort.

Haletant et désemparé, je repris doucement mes esprits. Et dans ses pleurs infinis, je vis mon corps se dissiper lentement de cette lueur bleue. Lui chuchotant des mots rassurant qui ne l’atteignait pas. Mes yeux délivrèrent une dernière larme qui s’échoua sur une de ses joues. Puis je disparus dans cette nuit d’automne. La larme coula, telle une perle le long de son visage, comme pour honorer ma promesse. Celle de rester à jamais à ses côtés, et de la protéger.

mercredi 2 février 2011

La Neige


J’aime m’endormir le soir dans mon lit, quand le ciel est éclairé d’une douce couleur orangée, et qu’il pleure délicatement des flocons blancs.
J’aime me réveiller dans la douce ambiance d’une matinée, recouverte d’un manteau blanc.
J’aime ouvrir la porte et être submergée par ce silence, être émerveillée par cet envol de papillons blancs.
J’aime me retrouver au beau milieu d’un rêve, dans un océan de moutons blancs.
Et enfin, j’aime, que mes cheveux se teintent de ces cristaux opalescents qu’on appelle neige.